La publication du rapport de l’IGAS en mars 2024 a suscité de nombreuses questions sur l’avenir du DPC (Développement Professionnel Continu). Faut-il s’inquiéter de la pérennité de ce dispositif de formation continue en santé ? Au contraire, les conclusions de l’IGAS confirment que la formation des soignants tout au long de la vie reste plus que jamais centrale. Dans cet article, nous décryptons les recommandations du rapport IGAS, les débats en cours autour du DPC 2025, et pourquoi les organismes de formation DPC peuvent investir dès maintenant dans l’e-learning santé en toute confiance. Tonalité résolument optimiste et informations à l’appui, découvrez pourquoi la formation continue en santé est un investissement d’avenir – même au gré des réformes – et comment tirer parti des opportunités du numérique.
Un rapport IGAS qui bouscule le DPC, mais en renforce l’importance
En mars 2024, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a rendu un rapport retentissant sur l’ANDPC (Agence nationale du DPC). Ce rapport « étrille » l’ANDPC, jugeant qu’elle « n’a pas su accompagner la généralisation » du DPC auprès des 2 millions de soignants concernés. L’IGAS recommande ni plus ni moins de supprimer l’obligation légale de DPC pour les professions de santé disposant d’un ordre (médecins, pharmaciens, infirmiers, etc.), c’est-à-dire celles désormais soumises à la certification périodique. Elle va même jusqu’à remettre en cause l’existence de l’ANDPC telle qu’elle existe aujourd’hui. De quoi faire trembler les organismes de formation DPC… du moins à première vue.
En réalité, l’IGAS préconise ces changements afin de rationaliser le dispositif et de le rendre plus efficace – et non pour abandonner la formation continue. Le rapport juge nécessaire de « reconsidérer la place du DPC » depuis l’instauration de la certification périodique, qui « recouvre le champ du DPC » tout en « embrassant une palette beaucoup plus large ». Autrement dit, la nouvelle certification périodique lancée en 2023 couvre déjà les objectifs du DPC, et même au-delà, ce qui rendait redondante la dualité DPC/certification. L’IGAS suggère donc, « afin de garantir la solidité et la lisibilité du dispositif d’ensemble », de supprimer l’obligation de DPC pour les professions à ordre dès 2025 – « pourquoi maintenir deux obligations poursuivant des finalités similaires » s’interrogent les auteurs. Cette suppression nécessiterait une adaptation législative, et l’IGAS insiste sur la vigilance quant à la montée en puissance qualitative de la certification périodique pour compenser la fin du DPC obligatoire.
Importante nuance : pour les autres professions de santé non soumises à la certification périodique (celles sans ordre professionnel), l’IGAS recommande de conserver une obligation de DPC, tout en élargissant le contenu des actions proposées. Actuellement, « l’actuel champ des actions de DPC proposées à ces professions est trop étroit pour leur permettre de satisfaire à leur obligation, ce qui fait peser sur elles un risque médico-légal », note l’IGAS. Il faudra donc adapter le DPC pour ces publics (par exemple, développer les actions d’évaluation des pratiques professionnelles – EPP – dans les secteurs qui en manquent, et « de façon transitoire » recentrer le DPC de ces professions sur la formation continue classique). L’IGAS propose également d’aligner la durée des cycles DPC sur celle de la certification périodique, en passant tous les dispositifs à un cycle de 6 ans pour plus de cohérence.
Enfin, le rapport envisage une transformation de l’ANDPC elle-même. Afin d’« mettre en place un pilotage intégré de la certification périodique et du DPC », il estime que l’Agence actuelle « ne peut être maintenue en l’état ». Trois scénarios d’organisation sont esquissés : transformer l’ANDPC en établissement public, rattacher ses missions directement au ministère de la Santé, ou bien transférer l’ensemble du pilotage du DPC et de la certification à la Haute Autorité de Santé (HAS). Cette dernière option est plébiscitée par la mission IGAS, car jugée « la plus adaptée » pour garantir la cohérence avec les autres missions de la HAS en matière d’évaluation et d’amélioration de la qualité des soins. L’objectif affiché est clair : simplifier la gouvernance du dispositif et renforcer son efficacité, tout en évitant la redondance des structures.
Ce qu’il faut retenir : l’IGAS ne sonne pas le glas de la formation continue, bien au contraire. Ses recommandations cherchent à intégrer le DPC dans un ensemble plus vaste (la certification périodique) et à assurer une meilleure participation des professionnels. D’ailleurs, l’IGAS rappelle que les résultats du DPC actuel sont très insuffisants – à peine un peu plus de 100 000 professionnels financés par l’ANDPC ont validé leur obligation triennale 2020-2022, soit seulement ~22 % de la population cible. Il était donc nécessaire de « bousculer » le système pour que la formation continue en santé monte en puissance. Pour les organismes de formation, ces changements annoncés sont un signal d’évolution, pas la fin de l’histoire. La suite du rapport IGAS nous le confirme : la formation continue restera un pilier incontournable du développement des compétences des soignants.
Formation continue en santé : une priorité réaffirmée dans la stratégie nationale
Malgré les réformes en discussion, une constante demeure : la formation continue des professionnels de santé reste une priorité nationale. Déjà dans la Stratégie Nationale de Santé 2018-2022, le Ministère de la Santé affichait l’objectif de « faire progresser les compétences des soignants tout au long de leur vie professionnelle » et posait le principe d’une « indispensable actualisation régulière des compétences des soignants via une politique de formation continue adaptée ». La SNS 2018-2022 prévoyait même « de consolider et assurer la promotion du DPC » au niveau national. Cet engagement institutionnel ne s’est pas démenti dans les années suivantes.
En 2023, l’obligation de certification périodique est entrée en vigueur pour 7 professions de santé à ordre, introduisant un nouveau cadre de validation des compétences. Loin de diminuer l’importance de la formation, cette certification périodique l’intègre pleinement : « le DPC devient l’un des moyens permettant au professionnel de remplir une partie de son obligation de certification périodique ». Autrement dit, les actions de DPC s’inscrivent désormais dans le dispositif plus large de la certification périodique. Un médecin, un pharmacien ou un kiné soumis à la certification périodique pourra (et devra) suivre des actions de DPC – formations continues, EPP, etc. – pour valider une partie des exigences de son cycle de 6 ans. La formation continue est donc toujours là, simplement imbriquée dans un mécanisme plus global.
Les pouvoirs publics confirment ainsi que le maintien des compétences est un impératif. La création de la certification périodique avec sanction en cas de manquement (via les Ordres professionnels) renforce même l’aspect obligatoire de la démarche de formation. On passe d’un DPC triennal parfois peu suivi, à un dispositif intégré sur 6 ans où chaque professionnel devra justifier d’actions de développement de ses compétences sous peine de sanction. Pour les organismes de formation, cela signifie que la demande en formation continue ne peut qu’augmenter à moyen terme : plus de professionnels devront se former sérieusement pour être en conformité.
Par ailleurs, l’IGAS et la Cour des comptes convergent sur le fait que DPC et certification périodique poursuivent des buts communs et doivent être unifiés. Il ne s’agit donc pas d’abandonner le DPC, mais de le faire évoluer pour gagner en clarté. Le Ministre de la Santé lui-même a mandaté l’IGAS sur ce sujet, signe que la tutelle veut faire du DPC 2025 un dispositif plus fort et plus cohérent. On peut s’attendre à ce que la formation continue figure en bonne place dans la prochaine stratégie nationale de santé 2023-2033, avec des modalités modernisées mais un principe inchangé : former et faire monter en compétences les soignants tout au long de leur carrière pour améliorer la qualité des prises en charge.
En résumé, la pérennité du DPC est assurée dans le sens où la formation continue en santé demeure non négociable. Que l’obligation porte le nom de DPC ou de certification périodique, la finalité reste la même : garantir des soignants formés aux dernières connaissances et pratiques. Pour les organismes de formation, le message est rassurant : vos actions de formation garderont toute leur pertinence dans le futur paysage réglementaire.
DPC 2025 : ce qui change et ce qui demeure
À quoi peut-on s’attendre concrètement dans les mois et années à venir ? Tout d’abord, aucune modification ne sera brutale. L’IGAS évoque 2025 pour d’éventuelles évolutions législatives, ce qui laisse le temps aux instances de concertation de travailler. D’ici là, le DPC « version actuelle » continue de fonctionner. Les organismes de formation peuvent donc sans problème déployer des programmes DPC en 2024 et 2025 – les professionnels de santé ont toujours une obligation triennale DPC en cours jusqu’à fin 2025, et les financements de l’ANDPC sont disponibles pour les actions éligibles. Investir dès maintenant dans la formation DPC en ligne permet même de prendre de l’avance, afin d’être fin prêt lorsque la nouvelle organisation se mettra en place.
Quelles sont les grandes tendances pour le DPC 2025 ? On l’a vu, pour les professionnels à ordre (ceux qui ont la certification périodique), l’obligation spécifique de DPC pourrait disparaître, probablement au profit du seul dispositif de certification périodique. Cela signifie qu’à terme, un médecin ou un pharmacien n’aura plus deux obligations séparées, mais une seule – néanmoins, il continuera de suivre des formations DPC, simplement pour valider son parcours de certification périodique plutôt que pour “faire son DPC” isolément. Pour les autres professions (aides-soignants, etc. qui n’ont pas d’ordre), un DPC rénové subsistera, possiblement sur un cycle allongé à 6 ans aligné avec les autres, et avec des contenus élargis. Dans tous les cas, les actions de développement professionnel continu restent indispensables pour satisfaire aux exigences réglementaires de maintien des compétences.
Un autre changement à prévoir concerne la gouvernance du dispositif. Si l’ANDPC est réformée ou intégrée à la HAS comme recommandé, les organismes de formation auront sans doute de nouveaux interlocuteurs, de nouvelles procédures d’agrément ou de financement. L’IGAS suggère par exemple de créer un « label commun d’agrément » pour les organismes dispensant des actions DPC et certification – on peut y voir l’opportunité d’une simplification : un agrément unique pour proposer des formations qui comptent pour les deux dispositifs. De même, harmoniser les orientations nationales de DPC avec celles de la certification périodique ferait sens, ce qui faciliterait la vie des organismes de formation (une grille commune de thématiques prioritaires, plutôt que deux listes parallèles). Ces évolutions devront être précisées par les tutelles d’ici 2025. L’IGAS recommande d’ailleurs de statuer sur le nouveau schéma d’organisation avant fin mars 2025 – preuve que le calendrier est en marche, mais aussi que rien ne change tant que les arbitrages n’ont pas eu lieu.
Ce qui demeure, c’est le rôle central de la formation. Le DPC 2025, qu’il soit fusionné avec la certification ou adapté, continuera de reposer sur des actions de formation continue et d’EPP. L’IGAS insiste sur la nécessité de maintenir une « qualité globale du dispositif français de maintien et d’amélioration des compétences » en toutes circonstances. On peut donc s’attendre à ce que l’exigence de qualité scientifique des formations s’accentue (avec la HAS en renfort, ce serait logique). Pour les organismes, c’est un encouragement à proposer des programmes toujours plus qualitatifs, innovants et en phase avec les besoins de terrain.
En clair, DPC 2025 = continuité dans la finalité, évolutions dans la forme. La formation continue restera au cœur de la stratégie de santé, avec des modalités administratives simplifiées et un pilotage plus intégré. Les organismes de formation qui investissent dès aujourd’hui dans l’amélioration de leurs contenus et de leurs outils seront en pole position pour s’adapter à la réforme lorsque celle-ci surviendra
E-learning en santé : une opportunité à saisir pour les organismes de formation DPC
Dans ce contexte en mutation, le e-learning santé apparaît plus que jamais comme un atout majeur pour les organismes de formation. Pourquoi ? D’une part, le diagnostic de l’IGAS montre que trop peu de professionnels remplissent leur obligation de formation actuellement, faute de “leviers incitatifs”. Proposer des parcours DPC en ligne est un excellent moyen de lever certains freins : accessibilité accrue (le soignant peut se former à son rythme, où et quand il le souhaite), flexibilité d’organisation pour concilier avec des horaires chargés, et couverture géographique large (plus besoin de se déplacer en présentiel, ce qui est particulièrement utile en zones sous-dotées en formation). Ces atouts de l’e-learning contribuent à démocratiser la formation continue. Par exemple, l’e-learning offre « flexibilité » et « accessibilité » aux professionnels pour réaliser des EPP en ligne, comme le montre notre article sur l’EPP en mode e-learning. En levant les barrières logistiques, les formations en ligne peuvent augmenter significativement le taux de participation des soignants aux programmes DPC.
D’autre part, le numérique permet d’innover pédagogiquement. Modules interactifs, vidéos, simulations, quizz… autant d’outils pour rendre la formation plus engageante et efficace. L’IGAS souligne l’importance de maintenir la qualité scientifique des actions de formation – or, un module e-learning bien conçu peut tout à fait intégrer les dernières recommandations, évaluer les acquis en temps réel et s’améliorer en continu grâce aux retours des apprenants. Les organismes ont là l’opportunité de révolutionner le DPC en alliant expertise pédagogique et technologie. D’ailleurs, de nouvelles méthodes d’EPP adaptées au numérique émergent (cas cliniques en ligne, audits interactifs, tests de concordance de script, etc.), ce qui ouvre la voie à des programmes DPC plus variés et attractifs.
Concrètement, se lancer dès maintenant dans la formation DPC en ligne présente plusieurs avantages stratégiques :
Anticiper la demande croissante : avec la certification périodique, davantage de professionnels vont rechercher des formations (y compris en e-learning) pour valider leur parcours. Être prêt à proposer des actions DPC en ligne dès aujourd’hui, c’est capter cette audience en amont.
Élargir votre audience : proposer vos actions en digital vous permet de toucher un public plus large. Par exemple, avec une solution comme Campus DPC, un organisme peut « élargir son audience et permettre aux professionnels de santé de suivre la formation à distance, à leur rythme ». Vous n’êtes plus limité à votre région : un infirmier d’Occitanie peut suivre en ligne le programme d’un organisme basé en Île-de-France, si le contenu l’intéresse.
Faciliter le suivi et l’efficacité : les plateformes en ligne offrent des outils de suivi en temps réel. Vous pouvez « visualiser l’avancement de chaque apprenant et identifier les points d’amélioration » de vos formations facilement. Le numérique apporte aussi une traçabilité précieuse pour prouver la participation effective des professionnels (logs de connexion, résultats aux quiz, etc.), ce qui est un atout en cas de contrôle par l’Ordre ou l’ANDPC.
Simplifier la gestion administrative : Un aspect non négligeable du DPC est la paperasse (facturation à l’ANDPC, justificatifs, attestations…). Là encore, une solution en ligne comme Campus DPC propose d’« générer automatiquement les documents nécessaires pour la facturation auprès de l’ANDPC ». Moins de soucis administratifs pour l’organisme, qui peut se concentrer sur le contenu. Notre plateforme mutualisée gère l’hébergement sécurisé des cours, le suivi DPC intégré, la génération des documents de traçabilité conformes aux exigences ANDPC. En somme, elle vous offre une solution clé en main pour digitaliser vos sessions DPC (voir la page Campus DPC pour plus de détails).
Enfin, développer votre projet e-learning maintenant vous permet de pérenniser votre offre de formation. Le digital n’est pas qu’une réponse conjoncturelle : c’est une évolution de fond dans le secteur de la formation. Les professionnels de santé, habitués aux outils numériques (surtout après la crise COVID), sont de plus en plus demandeurs de formats en ligne. En élaborant avec soin votre stratégie digitale – par exemple avec l’accompagnement de spécialistes de la gestion de projet e-learning comme Eticeo – vous inscrivez votre organisme dans l’avenir. Un projet e-learning bien pensé, c’est une offre de formation pertinente et durable, capable d’évoluer selon les orientations DPC nationales ou les besoins émergents (nouvelles compétences, nouvelles techniques médicales, etc.).
En conclusion : un futur prometteur pour le DPC et la formation continue en santé
Malgré les interrogations initiales, il apparaît clairement que la formation continue en santé a de beaux jours devant elle. Le DPC tel qu’on le connaît va évoluer en 2025, mais sa pérennité n’est pas menacée – il est en cours de transformation pour devenir encore plus efficace et intégré à la démarche qualité des soignants. Les organismes de formation ont tout intérêt à voir ces changements comme une opportunité : opportunité d’innover, d’élargir leur public et de contribuer activement à améliorer le niveau de compétences des professionnels de santé.
En investissant dès maintenant dans des programmes DPC en ligne de qualité, vous vous positionnez à l’avant-garde du DPC 2025. Vous rassurez vos partenaires et vos apprenants sur votre capacité à vous adapter aux réformes, et vous participez à la dynamique nationale d’amélioration continue des pratiques.
Rappelons-le, la finalité du DPC – qu’il soit intégré à la certification périodique ou non – reste de garantir des soins de haute qualité en maintenant à jour les connaissances des soignants. Cet objectif fédère tous les acteurs de la santé et continuera de le faire dans les années à venir.
Soyez donc confiants et enthousiastes : le « avenir du DPC » s’écrit dès aujourd’hui, avec vous. La formation continue santé demeurera un pilier incontournable de notre système de santé en 2025 et au-delà. Ensemble, saisissons l’élan donné par le rapport IGAS pour innover et construire des parcours de développement professionnel continu toujours plus pertinents. Investir dans la formation DPC en ligne dès maintenant, c’est faire le pari gagnant d’une expertise renforcée des soignants et d’une meilleure santé pour tous. 💼🎓🚀